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Patrimoine

Le Patrimoine de Bourdon entre Histoire et Géographie.
Seigneurie de Bourdon

On trouve des traces régulières des seigneurs de Bourdon à partir de 1500.
Cinq fiefs composaient la seigneurie :
1 Louvière
2 La Salle
3 La Haye
4 La Vassorie
5 Bourdon Vassandierre

Ce dernier fief eut sept seigneurs dont le dernier se nommait Pierre- Louis Blin (chevalier et seigneur de Bourdon). Les quatre autres fiefs furent donnés par contrat de mariage à la famille Blin en 1638 ce qui la rendit unique propriétaire de la Seigneurie de Bourdon.

La seigneurie de Bourdon déjà très importante s’agrandit encore par l’acquisition de six autres fiefs :
1 Angencourt (territoire de Bernaville)
2 Yzeux (village voisin)
3 L’Epinois (territoire de Saint-Léger)
4 Cléry (territoire de Halloy-les-Pernois)
5 Cornet (territoire de Bourdon) appartenant aux chapelains d’Amiens
6 Bergnolles (territoire de Bourdon)

Durant deux siècles et demi, la famille Blin de Bourdon n’a jamais cessé la possession de la seigneurie de Bourdon.

Famille Blin de Bourdon

Une des plus anciennes de Picardie, connue dès le XI ème siècle. Cette famille remonte par une filiation ininterrompue jusqu’à Jean De Blin, écuyer, seigneur de la terre de Rainvillers et du fief de Blin (près de Beauvais) en 1254. Cette généalogie compte plus de six cents ans d’existence. Il existait avant le XVI ème siècle, une habitation seigneuriale à Bourdon. M. le Vicomte Pierre-Louis Blin De Bourdon la fit démolir en 1748 pour la reconstruction d’un château qui devait être vaste. Lorsque le rez de chaussée fut achevé, le terrain mouvant s’enfonçait sous le poids de l’ouvrage. On modifia les plans et le château fut réduit à un seul étage.

 

La croix de pierre

Avant d’arriver au cimetière, à la croisée des routes de Flixecourt et de Domart, on voit une ancienne croix en blocs de pierre et de grès composée de plusieurs morceaux.

D’un côté, l’image du sauveur en croix et en bas le monogramme du Christ. De l’autre côté, l’image de la sainte Vierge est sculptée. Sur le grès qui sert de socle à la croix, on peut lire la date de 1644, date probable de l’établissement de l’édifice. Durant la révolution, la tête fut abattue, un habitant la ramassa et la remit en place une fois l’époque devenue plus calme. La tradition dit que deux seigneurs du pays se battirent en duel à cet endroit et qu’un des deux combattants s’écroula mort en ce lieu. On y érigea donc cette croix en souvenir.

 

Les Ponts

Pont-Levis du canal

Le canal fut établi en 1825 sur des terrains qui appartenaient à la commune de Bourdon et vendus à l’administration. Un pont-levis en bois est jeté en travers pour le passage des voyageurs et des bateliers qui se rendent d’Amiens à Abbeville.

Pont de la Somme

Un autre pont en bois sur pilotis est jeté sur la Somme à Hangest. Il existait déjà avant 1346, à l’époque de la bataille de Crécy. Les Anglais voulurent l’emprunter mais les habitants d’Hangest et de Bourdon les arrêtèrent. Le pont fut abattu à la hache. Les Anglais durent passer la Somme au gué de Blanquetaque. Le pont d’Hangest devint commun aux deux villages le 12 novembre 1817 quand le roi Louis XVIII fixa la démarcation des deux communes au milieu du lit de la Somme.

Le dernier pont construit aux frais d’Hangest eut lieu en 1739 ; en bois et pavés. Il était couvert en planches, des barrières hautes sur les côtés et de lourdes portes empêchaient la contrebande du sel et du tabac. L’édifice était gardé de jour comme de nuit par des soldats. Le 22 juillet 1788, une bataille entre les habitants d’Hangest contre une troupe de cavalerie et une compagnie d’infanterie éclata sur ce pont. Les soldats escortaient 5 ou 6 bateaux de blé qui sortaient des dépôts de l’Etoile et en refusèrent aux habitants qui souffraient de la faim en cette année de disette. Les soldats firent feu et tuèrent 4 personnes.

Après cette période, le gouvernement loua un bac par bail de trois ans qu’il avait fait construire à saint- Valery. Certains locataires de ce bac résilièrent le bail car il était mal entretenu et fuyait en divers endroits. Cet état de fait dura jusqu’en 1819. Les réclamations incessantes des habitants obligèrent le préfet à inviter les Maires de Bourdon et d’Hangest afin que les conseils municipaux se penchent sur la question. L’idée de construire un pont pour remplacer le bac en usage fut lancée.

Les frais de construction engagés par une compagnie d’actionnaires seraient rentabilisés par un droit de passage payant durant quelques années. Cette proposition fut bien accueillie. Le Vicomte Blin de Bourdon faisait partie des principaux actionnaires. Les travaux s’achevèrent le 18 avril 1822. L’ordonnance royale et l’arrêté du préfet de la Somme autorisaient le paiement du droit de passage pour 45 années. Monsieur Saint, industriel fortuné de Flixecourt racheta le pont à cette compagnie d’actionnaires afin de pouvoir passer gratuitement sur le pont.

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L’église

Au coeur du village, à la croisée des routes, bien dégagée, elle ne peut passer inaperçue. Elle captive le regard à chaque nouveau passage. La construction est en belles pierres de taille avec un admirable clocher de forme octogone.

La flèche est ajourée comme de la dentelle. Deux siècles en arrière,l’église n’était pas comme cela. L’architecture était d’art roman, se composait d’une nef étroite coupée de grosses poutres et coiffée d’une lourde toiture en tuiles. La tour du clocher mesure 15 mètres de hauteur et la flèche 18 mètres. La tour et la flèche du clocher furent bâties en 1719, la nef et le choeur très étroits restèrent inchangés.

En 1800, un ouragan provoqua de terribles ravages sur la solidité de l’ensemble; le corps de l’église, le clocher et la flèche subire des dommages. Pour faire face aux réparations, on décida de vendre un morceau de pré à « tourber ». Le préfet de la Somme autorisait la commune de Bourdon (le 23 octobre 1809) à faire un tourbage extraordinaire. Voir le site de Long qui nous autorise aimablement à incorporer le lien vers un exposé sur la tourbe et son industrie locale. Les réparations d’un montant de 600 francs ne devaient pas pour autant assurer la solidité de l’église ni l’amélioration de son état général. En 1818, le préfet de la Somme ordonna une enquête qui mit en lumière l’état déplorable dans lequel se trouvaient un grand nombre d’églises et de presbytères. Les dépenses à faire dans l’église de Bourdon s’élevaient à 3000 Francs et la commune ne possédait que 300 Francs. Les choses en restèrent donc là jusqu’en 1825 où la commune vendit une partie des marais à l’administration pour le creusement du canal du Duc d’Angoulème. La vente rapporta 22.841 Francs. A la même époque, le devis pour la construction de l’école fut signé pour un montant de 3000 Francs. Il fallut rajouter 1427 Francs de dépenses imprévues. La flèche du clocher réparée en 1809 suite au terrible ouragan menaçait toujours de tomber. Les travaux commencèrent le 1er juillet 1836 pour un montant de 2618 Francs et s’achevèrent le 27 avril 1837. L’entrepreneur Démarest-Parfait de Belloy sur Somme devait descendre toutes les pierres une à une, les numéroter, les restaurer, refaire de nouvelles pièces, les remettre, les rejointoyer et reproduire exactement l’ancienne flèche démontée. En 1858, d’importants nouveaux travaux de restauration eurent lieu dans l’église pour la réfection complète du plafond (303 mètres carrés). Les peintures du sanctuaire et du pourtour de la nef artistement effectuées contribuèrent à l’embellissement de l’édifice. Neuf verrières des ateliers de M. Lévêque peintre verrier à Beauvais furent posées en 1864. La même année, l’Empereur Napoléon III fit don à l’église de Bourdon d’un magnifique reliquaire gothique en cuivre doré pour enfermer les reliques de SAINT-MARTIN patron de la paroisse et de SAINT-SEBASTIEN.

Les Cloches

En 1721, deux ans après la construction de la tour, trois cloches dont la plus grosse pesait 520 kilogrammes furent achetées et bénites par Jean-Baptiste Berthelot curé de la paroisse. Ces cloches ont des noms et des parrains, marraines dont voici l’historique : 1. MARIE eut pour parrain Pierre-Claude Blin De Bourdon et pour marraine Marie-Marguerite Caumartin. 2. MARIE-MAGDELEINE eut pour parrain Jean-Baptiste Berthelot curé de la paroisse et pour marraine Antoinette Blin De Bourdon. 3. CECILE-MARTINE eut pour parrain Pierre-Louis Blin De Bourdon et pour marraine Marie-Cécile Blin De Bourdon.

En 1793, durant la période révolutionnaire, les cloches MARIE-MAGDELEINE et CECILE-MARTINE furent réquisitionnées et transportées à Amiens par Antoine Gaillard cultivateur de la commune. MARIE, la plus grosse fut conservée pour convoquer le peuple aux assemblées qui étaient si fréquentes qu’il n’y avait plus possibilité de faire l’école. La salle du presbytère servit donc de lieu de réunion. L’horloge de la commune de cette époque avait été fabriquée par un artisan horloger de Domart (Sieur Hulot). Cette horloge fut épargnée durant la révolution comme la grosse cloche. Le 15 août 1808, jour de l’Assomption, la cloche se fendit durant la sonnerie de la procession. Il fut décidé de la refondre en conduisant les débris à Aumale le 21 Août 1809. Le 9 novembre 1809, elle revenait à Bourdon, avec une autre cloche plus petite qui était destinée à Neufchâtel. Le 7 janvier 1810, le curé Beaugé bénit les cloches. La plus grosse fut nommée : – MARIE-CHARLOTTE-ALEXANDRINE et eut pour parrain M. Blin De Bourdon et pour marraine Alexandrine Blin De Bourdon. Le 17 Août 1825, une autorisation préfectorale permit aux habitants qui en avaient manifesté le souhait, d’acheter trois cloches, qui sont celles en place actuellement dans le clocher. Elles furent fondues à Frévent et nommées : – MARIE-LOUISE-ALEXANDRINE par Le Vicomte Louis-Alexandre Blin de Bourdon et par La Vicomtesse Marie-Charlotte-Ursule Lefort Blin De Bourdon.


 

Le Cimetière Allemand – Rue du 8 Mai

La Somme, département autrefois peu connu du Nord de la France tire son nom de la rivière qui le traverse. Ce nom évoque la première Guerre Mondiale et fait penser aux longs et violents combats qui sont restés profondément dans la mémoire des combattants de cette époque. Lors de la Première Guerre Mondiale, les batailles de la Somme ont coûté la vie à des centaines de milliers d’hommes. Les nombreux cimetières des nations participantes en témoignent.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale également, en juin 1940, la région de la Somme a connu des combats violents, cette fois sur son cours inférieur et sur la côte. Les troupes allemandes, en particulier les unités de chars se sont jetées en direction de la Manche, qu’elles ont atteintes le 20 Mai 1940. Boulogne tombe le 25 Mai, Calais le 26, Lille le 29. Environ 400 000 soldats français et anglais sont bloqués. Churchill décide alors d’évacuer le corps expéditionnaire britannique par Dunkerque. Malgré les attaques des chars et des avions allemands, on réussit à évacuer par la mer environ 300 000 soldats anglais et français et quelques milliers de soldats belges.

Cette nécropole de Bourdon a reçu les corps des soldats tués pendant ces actions mais aussi les soldats tombés soit pendant la campagne de juin 1940 en traversant la Somme ou pendant la retraite à la ligne d’août et au commencement de juin 1944. Beaucoup d’entre-eux sont aussi décédés pendant l’occupation ou dans des camps de prisonniers de guerre. Dans le cadre de la convention franco-allemande de 1954 relative aux sépultures militaires, il fut entendu de regrouper les morts allemands de la deuxième guerre mondiale inhumés dans des milliers de lieux en France; dans 22 cimetières militaires allemands définitifs dont quelques uns seraient à installer et les autres à aménager par l’agrandissement des cimetières déjà existants. Les morts y reposeront à perpétuité.

Près du village de BOURDON, un terrain adéquat de 7 ha fut trouvé et mis à disposition par le gouvernement Français. En 1961, le Volksbund (ou SESMA , Service pour l’ Entretien des Sépultures Militaires Allemandes) a commencé à regrouper les sépultures des soldats. Une aide financière importante fut donné par le gouvernement fédéral allemand. Au cours des exhumations, le personnel spécialement entraîné du SESMA a rassemblé tous les éléments nécessaires à une identification des nombreux inconnus.

En outre, il fut possible, grâce à l’ aide de la population, de retrouver de nombreuses tombes qui n’ étaient plus décelables autrement. Par les deux portes latérales, le visiteur accède aux tombes. Autour du hall; à une distance de 4 mètres, s’élève une muraille circulaire. Dans cette cour se trouvent les huit plus grandes tombes des 62 tombes communes tandis que les autres se trouvent dans le carré G derrière le hall d’honneur. Les noms des soldats connus sont inscrits sur des plaques en pierre. Un large chemin bordé de sorbiers mène du hall d’ honneur à la grande croix en larix de 12 mètres de hauteur. Des deux côtés du chemin s’étend l’ensemble des tombes, divisé par des chemins intermédiaires, à angles droits, en 44 carrés. Des croix tombales en Massangis clair, une pierre calcaire française, ont été posées à raison d’une croix pour six tombes. Elles portent trois noms sur chaque côté. Aux points d’intersection des chemins se trouvent des petites places avec des bancs en pierre permettant aux visiteurs de s’asseoir un moment.

22213 morts allemands reposent dans ce cimetière

Sa caractéristique la plus importante est la construction circulaire de 10 mètres de haut et 12 mètres de diamètre en grès du Palatinat. A l’intérieur se trouve la statue en marbre du Professeur Gerhard Marcks : « La Mère », qui symbolise la douleur de toutes les mères du monde pleurant leurs fils morts à la guerre. La piéce est éclairée par une ouverture dans le plafond et 6 petites fentes dans les murs. L’édifice fut inauguré le 16 septembre 1967.