Histoire
Seigneurie de Bourdon
On trouve des traces régulières des seigneurs de Bourdon à partir de 1500.
Cinq fiefs composaient la seigneurie :
1 Louvière
2 La Salle
3 La Haye
4 La Vassorie
5 Bourdon Vassandierre
Ce dernier fief eut sept seigneurs dont le dernier se nommait Pierre- Louis Blin (chevalier et seigneur de Bourdon). Les quatre autres fiefs furent donnés par contrat de mariage à la famille Blin en 1638 ce qui la rendit unique propriétaire de la Seigneurie de Bourdon.
La seigneurie de Bourdon déjà très importante s’agrandit encore par l’acquisition de six autres fiefs :
1 Angencourt (territoire de Bernaville)
2 Yzeux (village voisin)
3 L’Epinois (territoire de Saint-Léger)
4 Cléry (territoire de Halloy-les-Pernois)
5 Cornet (territoire de Bourdon) appartenant aux chapelains d’Amiens
6 Bergnolles (territoire de Bourdon)
Durant deux siècles et demi, la famille Blin de Bourdon n’a jamais cessé la possession de la seigneurie de Bourdon.
Famille Blin de Bourdon
La croix de pierre
Avant d’arriver au cimetière, à la croisée des routes de Flixecourt et de Domart, on voit une ancienne croix en blocs de pierre et de grès composée de plusieurs morceaux.
Les Ponts
Pont-Levis du canal
Le canal fut établi en 1825 sur des terrains qui appartenaient à la commune de Bourdon et vendus à l’administration. Un pont-levis en bois est jeté en travers pour le passage des voyageurs et des bateliers qui se rendent d’Amiens à Abbeville.
Pont de la Somme
Un autre pont en bois sur pilotis est jeté sur la Somme à Hangest. Il existait déjà avant 1346, à l’époque de la bataille de Crécy. Les Anglais voulurent l’emprunter mais les habitants d’Hangest et de Bourdon les arrêtèrent. Le pont fut abattu à la hache. Les Anglais durent passer la Somme au gué de Blanquetaque. Le pont d’Hangest devint commun aux deux villages le 12 novembre 1817 quand le roi Louis XVIII fixa la démarcation des deux communes au milieu du lit de la Somme.
Après cette période, le gouvernement loua un bac par bail de trois ans qu’il avait fait construire à saint- Valery. Certains locataires de ce bac résilièrent le bail car il était mal entretenu et fuyait en divers endroits. Cet état de fait dura jusqu’en 1819. Les réclamations incessantes des habitants obligèrent le préfet à inviter les Maires de Bourdon et d’Hangest afin que les conseils municipaux se penchent sur la question. L’idée de construire un pont pour remplacer le bac en usage fut lancée.
L’église
Au coeur du village, à la croisée des routes, bien dégagée, elle ne peut passer inaperçue. Elle captive le regard à chaque nouveau passage. La construction est en belles pierres de taille avec un admirable clocher de forme octogone.
En 1800, un ouragan provoqua de terribles ravages sur la solidité de l’ensemble; le corps de l’église, le clocher et la flèche subire des dommages. Pour faire face aux réparations, on décida de vendre un morceau de pré à « tourber ». Le préfet de la Somme autorisait la commune de Bourdon (le 23 octobre 1809) à faire un tourbage extraordinaire. Voir le site de Long qui nous autorise aimablement à incorporer le lien vers un exposé sur la tourbe et son industrie locale. Les réparations d’un montant de 600 francs ne devaient pas pour autant assurer la solidité de l’église ni l’amélioration de son état général. En 1818, le préfet de la Somme ordonna une enquête qui mit en lumière l’état déplorable dans lequel se trouvaient un grand nombre d’églises et de presbytères. Les dépenses à faire dans l’église de Bourdon s’élevaient à 3000 Francs et la commune ne possédait que 300 Francs. Les choses en restèrent donc là jusqu’en 1825 où la commune vendit une partie des marais à l’administration pour le creusement du canal du Duc d’Angoulème. La vente rapporta 22.841 Francs. A la même époque, le devis pour la construction de l’école fut signé pour un montant de 3000 Francs. Il fallut rajouter 1427 Francs de dépenses imprévues. La flèche du clocher réparée en 1809 suite au terrible ouragan menaçait toujours de tomber. Les travaux commencèrent le 1er juillet 1836 pour un montant de 2618 Francs et s’achevèrent le 27 avril 1837. L’entrepreneur Démarest-Parfait de Belloy sur Somme devait descendre toutes les pierres une à une, les numéroter, les restaurer, refaire de nouvelles pièces, les remettre, les rejointoyer et reproduire exactement l’ancienne flèche démontée. En 1858, d’importants nouveaux travaux de restauration eurent lieu dans l’église pour la réfection complète du plafond (303 mètres carrés). Les peintures du sanctuaire et du pourtour de la nef artistement effectuées contribuèrent à l’embellissement de l’édifice. Neuf verrières des ateliers de M. Lévêque peintre verrier à Beauvais furent posées en 1864. La même année, l’Empereur Napoléon III fit don à l’église de Bourdon d’un magnifique reliquaire gothique en cuivre doré pour enfermer les reliques de SAINT-MARTIN patron de la paroisse et de SAINT-SEBASTIEN.
Les Cloches
En 1721, deux ans après la construction de la tour, trois cloches dont la plus grosse pesait 520 kilogrammes furent achetées et bénites par Jean-Baptiste Berthelot curé de la paroisse. Ces cloches ont des noms et des parrains, marraines dont voici l’historique : 1. MARIE eut pour parrain Pierre-Claude Blin De Bourdon et pour marraine Marie-Marguerite Caumartin. 2. MARIE-MAGDELEINE eut pour parrain Jean-Baptiste Berthelot curé de la paroisse et pour marraine Antoinette Blin De Bourdon. 3. CECILE-MARTINE eut pour parrain Pierre-Louis Blin De Bourdon et pour marraine Marie-Cécile Blin De Bourdon.
En 1793, durant la période révolutionnaire, les cloches MARIE-MAGDELEINE et CECILE-MARTINE furent réquisitionnées et transportées à Amiens par Antoine Gaillard cultivateur de la commune. MARIE, la plus grosse fut conservée pour convoquer le peuple aux assemblées qui étaient si fréquentes qu’il n’y avait plus possibilité de faire l’école. La salle du presbytère servit donc de lieu de réunion. L’horloge de la commune de cette époque avait été fabriquée par un artisan horloger de Domart (Sieur Hulot). Cette horloge fut épargnée durant la révolution comme la grosse cloche. Le 15 août 1808, jour de l’Assomption, la cloche se fendit durant la sonnerie de la procession. Il fut décidé de la refondre en conduisant les débris à Aumale le 21 Août 1809. Le 9 novembre 1809, elle revenait à Bourdon, avec une autre cloche plus petite qui était destinée à Neufchâtel. Le 7 janvier 1810, le curé Beaugé bénit les cloches. La plus grosse fut nommée : – MARIE-CHARLOTTE-ALEXANDRINE et eut pour parrain M. Blin De Bourdon et pour marraine Alexandrine Blin De Bourdon. Le 17 Août 1825, une autorisation préfectorale permit aux habitants qui en avaient manifesté le souhait, d’acheter trois cloches, qui sont celles en place actuellement dans le clocher. Elles furent fondues à Frévent et nommées : – MARIE-LOUISE-ALEXANDRINE par Le Vicomte Louis-Alexandre Blin de Bourdon et par La Vicomtesse Marie-Charlotte-Ursule Lefort Blin De Bourdon.
Le Cimetière Allemand – Rue du 8 Mai
La Somme, département autrefois peu connu du Nord de la France tire son nom de la rivière qui le traverse. Ce nom évoque la première Guerre Mondiale et fait penser aux longs et violents combats qui sont restés profondément dans la mémoire des combattants de cette époque. Lors de la Première Guerre Mondiale, les batailles de la Somme ont coûté la vie à des centaines de milliers d’hommes. Les nombreux cimetières des nations participantes en témoignent.
Cette nécropole de Bourdon a reçu les corps des soldats tués pendant ces actions mais aussi les soldats tombés soit pendant la campagne de juin 1940 en traversant la Somme ou pendant la retraite à la ligne d’août et au commencement de juin 1944. Beaucoup d’entre-eux sont aussi décédés pendant l’occupation ou dans des camps de prisonniers de guerre. Dans le cadre de la convention franco-allemande de 1954 relative aux sépultures militaires, il fut entendu de regrouper les morts allemands de la deuxième guerre mondiale inhumés dans des milliers de lieux en France; dans 22 cimetières militaires allemands définitifs dont quelques uns seraient à installer et les autres à aménager par l’agrandissement des cimetières déjà existants. Les morts y reposeront à perpétuité.
En outre, il fut possible, grâce à l’ aide de la population, de retrouver de nombreuses tombes qui n’ étaient plus décelables autrement. Par les deux portes latérales, le visiteur accède aux tombes. Autour du hall; à une distance de 4 mètres, s’élève une muraille circulaire. Dans cette cour se trouvent les huit plus grandes tombes des 62 tombes communes tandis que les autres se trouvent dans le carré G derrière le hall d’honneur. Les noms des soldats connus sont inscrits sur des plaques en pierre. Un large chemin bordé de sorbiers mène du hall d’ honneur à la grande croix en larix de 12 mètres de hauteur. Des deux côtés du chemin s’étend l’ensemble des tombes, divisé par des chemins intermédiaires, à angles droits, en 44 carrés. Des croix tombales en Massangis clair, une pierre calcaire française, ont été posées à raison d’une croix pour six tombes. Elles portent trois noms sur chaque côté. Aux points d’intersection des chemins se trouvent des petites places avec des bancs en pierre permettant aux visiteurs de s’asseoir un moment.